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Paksé // Don Det - Laos

Ce jeune homme vient de prendre la décision de ne rien foutre de sa vie jusqu'à la fin de ses jours. Désormais, il contemple les rives du Mékong du fond de sa bouée, son existence fera date, pense-t-il, sa vision du monde sera ventilée en tout lieu, loin des vicissitudes d'une vie urbaine et névrosée, la dérive lente est sa destinée, notre finalité.

Pourtant, un récif vient écorcher sa bouée, contraint de nager, il rejoint la rive, commande une Lao Beer et décide de s'inscrire à l'École 42 de Xavier Niel. N'est pas "The Dude" qui veut.

Tu aimes le cochon ? Cette photo est pour toi.

Nous avons admiré cette belle chair au marché de Paksé, ville située au sud du Laos.

Ce petit pays de 6 millions d'habitants est une invitation à la détente, à la contemplation, au plaisir de réciter des poèmes toute la journée - dommage que nous n'en connaissions aucun -, et de relire Marc Aurèle même si on ne l'a jamais lu.

Le Laos est un remède contre le stress, depuis le hamac, au réveil de la sieste, lors d'une virée en pirogue sur le Mékong ou durant une partie de pétanque, vestige de l'Indochine française, aucun habitant n'a donné signe de burn out. Les penseurs du groupe Alliage qui avançaient, dans le sillon d'Alain Chamfort, "c'est le temps qui court", se voient ici réfuter de la plus belle des manières. Le temps ne court pas au Laos, il avance, serein.

Après quelques jours de détente à Paksé, nous avons décidé d'être inactifs à Don Kho, petite île du Mékong qui vit au rythme des métiers à tisser, des jeux traditionnels et de la pêche. Claire en a profité pour saisir un filet en expansion.

Les femmes de l'île maîtrisent l'art du tissage, les métiers sont nichés sous les maisons montées sur pilotis, près de grandes tables en bois affectées à la vie familliale. Nous avons dormi chez Noupak renommé "Noeud pap" - pour mieux retenir -, ancien mécanicien de l'armée de l'air du Laos, et sa femme, tisseuse, dont on peut apprécier le travail sur la photo ci-dessous. Entre deux chants de coqs, sa fille, jeune mère, se charge de balancer délicatement le berceau suspendu au cabanon dressé au centre de la cour. Une petite mise entre parenthèses du monde s'ensuit, bizarrement.

Après la retraite sur l'île de Don Kho, nous avons opté pour ne rien faire sur le plateau des Bolovens. Que trouve-t-on aux Bolovens ? Selon nous, le plateau de tournage de la pub Palmolive Tahiti où femmes et hommes se douchent sous des cascades. On a tenté l'expérience sous cette cascade, la sensualité en moins, bien sûr.

Outre les cascades Palmolive Tahiti, les Bolovens possèdent un climat adapté aux plantations de café. Naturellement sucré, le café laotien est très bon, bien que peu connu. Sans doute moins noble tout de même que le kopi luwak, le café le plus raffiné du monde dont les grains sont chiés par un chat musqué appelé civette. À ce sujet, Pascal Obispo a déclaré croquer directement les grains de kopi luwak, pour en apprécier le goût à la fois "animal" et "torréfié". Quel rapport avec le café des Bolovens ? Aucun, mais on avait envie de parler de Pascal Obispo et de chat musqué appelé civette.

Par la suite nous avons rejoint Champassak pour assister au pélerinage de Makha Busa qui se tient sur le site khmer de Vat Phou. La cérémonie principale repose sur le don de nourriture et d'argent des fidèles aux centaines de moines réunis pour l'occasion. Parmi eux, lui, et son regard.

Vat Phou, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, est malheureusement très mal entretenu. Le droit d'entrée réservé aux touristes va directement dans les poches de l'État lao sans passer par la case investissement pourtant nécessaire à la conservation du sanctuaire bouddhiste. Étonnant pour un pays qui semble réussir à développer une politique de tourisme durable.

Bien plus réjouissantes furent nos deux journées de vélo sur piste vers la frontière cambodgienne.

Les "sabaidi" - le bonjour chantant des Lao - s'extrayaient (ouch) des maisons haut perchées et des écoles bordant le fleuve. Pour les occidentaux que nous sommes, cette vie rurale et généreuse, au lien social intact nous apparaît bien belle. Ah ! Le paradis perdu et l'idée sous-jacente d'une corruption des moeurs sur l'autel du progrès, pfff, la thèse de va-nu-pieds ichi.

D'ailleurs voici des pieds après une journée de piste... Ça donne envie hein ! Faudrait peut-être penser à se couper les ongles.

Nous sommes conscients d'avoir vu qu'une facette un peu fantasmée et nostalgique d'un pays qui n'en reste pas moins l'un des plus pauvres du monde et donc en proie à de graves difficultés socio-économiques. Mais le charme est opérant tout au long du parcours.

Des écolières sur le chemin douloureux de l'école.

Nos derniers jours au Laos s'étendent dans la région des 4000 îles, oui 4000, et consistent à se baigner/se laver (oh les gueux) dans le Mékong, à regretter de ne pas pouvoir parcourir le nord du pays et à manger des laaps - une salade de viande ou de poisson au citron vert et au piment, avec légumes croquants et riz gluant.

Repus, on met les bouts en direction de Siem Reap au Cambodge bien décidés à labourer le macadam jusqu'à Angkor.

On ajoutera quelques photos du Laos sur la page Facebook des Socquettes d'ici peu.

Bisous bisous


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