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Da Nang // Lao Bao (Annam) - Viêt Nam

  • Les socquettes légères
  • 17 févr. 2016
  • 5 min de lecture

S'endormir avec un beuglement éthylique a été l'un de nos petits plaisirs au Viêt Nam. Pour cela, rien de plus simple. Choisir une petite pension bien populaire pourvue d'une salle de karaoké et attendre que l'alcool fasse son oeuvre sur des chanteurs au talent énigmatique. Avec fracas, la langue vietnamienne dégage alors ses tonalités, il faut bien le dire, effrayantes. À chaque karaoké, une vie semble en jeu, le sommeil attendra.

Sachant que les ondes gravitationnelles existent, que nous ne sommes pas des machines-outils capables d'affronter le combo pluie/froid et que Julien Lepers ne présente plus Questions pour un champion, nous avons pris un bus couchette de Ninh Binh jusqu'à Da Nang. Cette démonstration n'a aucun sens. Un peu comme notre parcours ces dernières semaines allant du nord au sud puis du sud au nord puis à l'ouest puis à l'est puis au sud, puis à l'ouest. Passionnant.

Da Nang donc. Anciennement Tourane lorsque la France était éternelle, cette cité n'a pas grand chose à voir avec le collectivisme communiste. Gratte-ciels et libre entreprise dominent dans ce "socialisme de marché". Cette ville abritait une énorme base aérienne américaine durant la guerre du Viêt Nam. Les GI's aimaient s'y détendre entre deux raids, c'est peut-être pourquoi nous y avons mangé l'un des meilleurs burgers de notre vie. En effet, une famille américano-vietnamienne se cachait derrière le cheddar fondant et les frites croustillantes.

À Da Nang toujours, nous sommes absolument sûrs que le petit hôtel dans lequel nous vivions a été construit juste pour nous. Ayant déserté cette ville, nous pensons que ce lieu n'existe plus. Vous pensez quoi de la mégalomanie en général ? Pour ou contre ?

Ci-dessous, deux enfants fans de Julien Lepers sur TV5 Monde viennent d'apprendre son éviction. La plage les pouponne mais le désespoir est total.

Da Nang encore et son musée Cham du nom de l'ancienne dynastie Champa ayant régné sur l'Annam (région centre) du Ve siècle au XVe siècle. Hindouiste, le peuple Cham produisait des sculptures très singulières et sensuelles. On peut le voir ci-dessous.

Franchement, c'était "chammé". Désolé.

Socquettes aux pieds, nous avons pris la direction de Hoi An un peu plus au sud. Belles lanternes et belles maisons de styles français, japonais et chinois. Mais surtout, nous avons eu le bonheur de croiser par hasard, Colin et Corinne, un couple d'amis en périple chez les Viets. Deux très belles soirées en leur compagnie s'ensuivirent. On était à Larue. Larue étant une bière d'Indochine, bien entendu.

Nous dormions dans un homestay géré par une chouette famille. Ils nous ont invités à partager le repas fêtant les vacances du Têt (nouvel an vietnamien). Au menu : nems au porc, riz frit avec poulet, légumes mi-cuits, crustacés, gâteaux de riz gluant aux haricots mungo et bières Huda.

La cuisine vietnamienne est délicieuse. La street food, que l'on trouve partout, souvent très bonne. Conséquences : on a constamment les glandes salivaires en effervescence et... on bave, toujours.

Entre autres, on a adoré :

- le banh xeo : galette de riz que l'on garnit nous-même de salade, oeufs, brochettes de porc, crevettes, coriandre, ciboule, pousses de soja ;

- le banh beo : galette de riz vapeur (plus épaisse que le banh xeo) garnie d'une sauce avec crevettes séchées/émiettées, cacahuètes pilées, champignons noirs, et sauce nuoc nam sucrée-salée ;

- le banh bao : brioche vapeur farcie au porc avec oeuf de caille ;

- le poisson aux cinq-épices, le porc caramélisé, le boeuf à la citronnelle, le curry de poulet et la soupe vietnamienne (pho), ci-dessous, au poulet. On ne parle pas du très bon café robusta, des gâteaux au lait de coco ou à la mangue.

Après les réjouissances d'Hoi An, place aux joies de la bicyclette. Nous remontons vers le nord pour visiter les sites que nous n'avions pas pu voir quelques jours plus tôt à cause du froid. Pour cela, il faut franchir "le col des nuages" qui marque la frontière climatique entre le nord et le sud du pays.

Ci-dessous nous montons, il fait beau, on dirait le Sud.

Là, nous sommes en haut, dans les nuages, on dirait le Nord.

À Hué, ancienne capitale impériale du Viêt Nam, nous avons croisé le regard serein de Bouddha.

Nous sommes ensuite remontés jusqu'au parc national Phong Nha - Ke Bang. Cet espace naturel forme l'une des zones calcaires les plus importantes de la planète, les grottes qui y sont répertoriées comptent parmi les plus grandes du monde. Ci-dessous la grotte de Phong Nha, que l'on visite en bateau. Sa longueur est de 8 km, la rivière souterraine nous guide dans les entrailles de la terre sur 1500 mètres. Stalactites et stalagmites à tous les étages, dimensions exceptionnelles, dentelles de pierre, quiétude des lieux, impressions d'un cosmos sous-marin.

Le lendemain, visite de la Thiên Đường Cave. On précise que les accents et autres signes de "Thiên Đường Cave" ne sont pas destinés à créer une polémique mais sont propres à l'alphabet vietnamien.

Revenons à notre grotte. Longueur : 31 kilomètres... Hauteur : 100 à 150 mètres... Encore plus impressionnant que la veille. On commence à sangloter et à avoir des convulsions. Non, sérieusement, quel plaisir.

À la surface, on a tenté la Ho Chi Minh Road West, piste absolument déserte. La Ho Chi Minh Road est considérée comme le cordon ombilical du Viêt Nam. Pourquoi ? Durant la guerre d'Indochine contre les Français puis la guerre du Viêt Nam contre les Américains cet axe - et ses affluents -, perdu dans les montagnes et la jungle, était emprunté pour ravitailler en armes et en vivres les soldats Vietminh et plus tard Vietcong. Petits camions et vélos chargés jusqu'à 270 kilos (!!) alimentaient de façon continue le front. Symbole de résistance face à l'envahisseur puis de réunification du pays en 1976, la Ho Chi Minh Road est devenue mythique. Aujourd'hui, beaucoup de bikers américains la parcourent avec une étoile révolutionnaire sur leur moto fraîchement achetée à Saïgon.

Nous avons expérimenté le segment "gaillard" entre Phong Nha et Khe Sanh nommé Ho Chi Minh Road "West". On s'est vite rendu compte qu'il fallait trois jours d'autonomie pour rejoindre le premier village au sud. On a fait demi-tour, on a rangé notre ambition. Mais nous avons goûté aux pitons karstiques majestueux offrant un peu de fraîcheur à des vallées vierges de toute intervention humaine.

Heureusement, durant la guerre, l'épandage quasi-continu d'agent orange et d'exfoliants n'a pas atteint cette partie du territoire.

Seuls sur cette route improbable perchée dans une forêt primaire, on vient de faire demi-tour, l'instinct grégaire nous a rattrapés. On reviendra avec un réchaud nom d'une corne de bouc !

Nous sommes actuellement au Laos à Paksé. On se repose, on se fait masser, les deux dernières semaines ont été intenses. Notre compteur indique 2132 km.

Excusez-nous pour ce post un peu long, le pays de l'oncle Hô l'impose.

Dernière chose, on a une page Facebook et une page Instagram "Les socquettes légères" avec des photos dedans ;-)

On vous embrasse fort, santé !!


 
 
 
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