Hanoï // Ninh Binh (Tonkin) - Viêt Nam
- Les socquettes légères
- 31 janv. 2016
- 3 min de lecture
Imaginez un instant que l'homme au chapeau vietcong à gauche de l'inscription "Thong" s'appelle Thong. Ce serait vraiment super, non ?
Cette expérience de pensée aussi spectaculaire que féconde vous incite sûrement à prendre le prochain avion pour Hanoï. Bien vous en prendra même si le fond bleu de cette photo est une illusion. Pluie et froid ont accompagné nos deux premières semaines au Viêt Nam.

Si par hasard vous cherchez des cartons et des ficelles, "le quartier des 36 corporations" d'Hanoï peut vous aider. Il y a en effet une rue avec uniquement des commerces de cartons et de ficelles. Idem pour le bambou, les stèles funéraires, les poissons grillés, les statues en l'honneur de Bézu, les nattes en jonc, etc. Cherchez l'erreur. En tout cas on est loin des centres-villes français... Ces détaillants insuflent à Hanoï une atmosphère captivante sans compter la street food qui est absolument partout et super bonne.

En parlant de bouffe, nous avons rencontré deux Québécois d'origine vietnamienne dont l'un est chef cuisinier dans "le seul bouchon lyonnais du Québec". Son accent québécois est redoutable ce qui ne colle pas du tout (selon nous) avec son visage asiatique. Quand il vous explique qu'il participe au prochain championnat du monde de pâté en croûte, tout se mélange, verbe québécois, frimousse asiatique, bouffe typiquement française, vous respirez profondément et vous vous dites que vous venez de rencontrer quelqu'un de très singulier.
Après Hanoï, cap sur la baie d'Ha Long et ses pains de sucre. De la route, entre deux averses, on assiste à la plantation du riz. Les premiers coups de pédales au Viêt Nam étaient sous la pluie, sur l'autoroute, à travers des zones industrielles immenses. On avait l'impression de faire de la bicyclette sur l'A1, en janvier, entre Lens et Lille. Plaisir de vivre dans les projections d'eau des 38 tonnes. Et en plus ça meule pardi. Quelques jours plus tard nous avons eu deux journées à 6 degrés max avec vent + pluie. Atroce.

Au vu de la photo ci-dessus, peut-être que certains d'entre vous se disent "bah, il fait beau dans les rizières". Jetez un oeil à la photo suivante, avec cette lumière made in Nord-Pas-de-Calais, et "ce ciel si bas qu'il fait l'humilité" aurait dit le grand Jacques.

Ce temps ne nous a pas empêché d'embarquer deux jours dans la baie d'Ha Long. C'est très touristique certes, mais c'est complètement "extrastouflant", vraiment "magnibuleux" - bref on en perd ses superlatifs. Ci-dessous un mousse qui se prend pour De Niro. Échec.

Le port de Cat Ba, à quelques kilomètres au sud de la baie d'Ha Long. Les villages flottants bordent cette jolie île, on ne les voit pas sur cette photo pour éventuellement créer de la frustration chez vous.

Dans ces paysages fantastiques, on croise des pêcheurs qui pagaient avec leurs pieds. Cette technique surprenante leur offre la possibilité - entre autres - de surfer sur le web, et, qui sait, d'admirer la chorégraphie de "baila baila comigo" du groupe Domino.

Et les Vietnamiens dans tout ça, ce sont tous des bolchéviques ? Pas du tout, ce sont des gens bien urbains, ils aident dès qu'ils le peuvent, si bien qu'ils disent toujours quelque chose pour ne pas dire non, il ne nous reste alors plus qu'à démêler le vrai du faux. Ils cuisinent merveilleusement bien (on en reparlera), ils ne négocient pas, passent une bonne partie de leur existence sur un deux-roues, adorent les dragons, ne plaisantent pas avec le cérémonial du karaoké, mais se poilent avec le klaxon du vélo ou lorsqu'on leur dit merci en viêt.

En tout cas ce "sacré petit pays de merde" comme disait l'ex-président des États-Unis Lyndon B. Johnson nous plaît tellement qu'on a décidé de se faire tatouer une tête de dragon dans le cou. Riche idée, n'est-ce pas ?
Dans le prochain post on parlera bouffe viêt, grottes de ouf, retour du beau temps et théorie marxiste en vue d'une matérialisation de l'histoire au niveau du 17e parallèle. Ça va péter colonel. On vous laisse, on va regarder Rambo.

Bisous bisous
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